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Mardi 13 mai, la commission des affaires économiques a commencé l’examen de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur, adoptée par le Sénat, et initié par le sénateur Laurent Duplomb. Vendredi 16 mai, la commission a adopté cette loi Duplomb à 26 voix pour et 13 voix contre.

Contrairement à ce que le titre laisse penser, cette proposition de loi n’améliore en rien la situation des agriculteurs. Alors qu’ils réclament “des prix pas des primes”, le Gouvernement, allié aux Républicains et avec le soutien de l’extrême droite, répond par des régressions environnementales. 

Pendant que des grandes multinationales laitières abandonnent des éleveurs, les pouvoirs publics pointent l’écologie comme bouc émissaire. En réalité, ce texte ne vise qu’à satisfaire les géants de l’agro-industrie et de l’agrochimie, qui entretiennent un système agricole productiviste à bout de souffle. 

Alors que les pesticides détruisent l’outil de travail des agriculteurs, mais aussi leur santé, cette proposition prévoit d’assouplir leur réglementation. Alors que les travaux scientifiques démontrent que les élevages à taille humaine sont plus résilients aux maladies, ce texte assouplit le régime des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). 

Ceux qui défendent le fait de ne pas opposer les modèles agricoles font pourtant un choix avec ce texte. Celui qui risque de conduire à la fin de l’agriculture familiale, qui fait la plus-value de l’agriculture française, au profit d’une agriculture industrielle. Un modèle aux conséquences délétères pour les sols, premier outil de travail des agriculteurs, et la santé de la population, à commencer par celle des agriculteurs eux-mêmes. 

Les député·es du groupe parlementaire LFI-NFP s’opposent aux mesures déconnectées des préoccupations du monde agricole et dangereuses pour l’avenir de l’agriculture.  

Dans l’hémicycle, le 26 mai, nous continuerons de porter la vision d’une agriculture rémunératrice, qui nous nourrit et protège le vivant.