Courrier en date du 19 novembre 2025 à destination de la ministre de l’agriculture.
Madame la Ministre,
Nous avons été alertées par la Confédération paysanne sur la manière dont s’est déroulé, le 12 novembre, l’abattage d’un troupeau en raison de la dermatose nodulaire contagieuse, dans les Pyrénées orientales.
La colère monte dans le département, où 14 cas de dermatose nodulaire bovine ont déjà été comptabilisés. Les abattages s’enchaînent, près de 400 vaches ont été abattues alors que 90% du cheptel est vacciné.
Et cela ne suffit pas à endiguer la propagation de la maladie. Vous le savez, les éleveurs et les éleveuses, inquiets pour leurs troupeaux et pour l’avenir de leur exploitation, protestent largement contre la méthode choisie pour gérer la crise sanitaire dans le département.
Cette situation a conduit à une mobilisation à Nier dans la nuit de mardi à mercredi dernier pour protester contre l’abattage. Celui-ci a finalement eu lieu le mercredi 12, dans des conditions ne respectant pas les procédures, sans considération pour le bien-être animal et sans le moindre respect à l’égard de l’éleveur.
L’abattage a débuté avant l’arrivée de l’expert, de l’éleveur, et avant la contention de l’ensemble du troupeau. Cela a généré une panique chez les huit vaches non-contentionnées. C’est finalement l’éleveur lui-même qui a dû gérer la situation en encadrant l’abattage de ses bêtes à la carabine.
Cette situation dramatique aurait pu être évitée par une meilleure prise en charge de la propagation de la dermatose nodulaire bovine, en concertation avec les représentants des agriculteurs et des agricultrices.
L’abattage d’un troupeau affecte en premier lieu les éleveurs et les éleveuses, dont l’adhésion aux décisions sanitaires est impossible s’ils subissent des choix bureaucratiques, aux implications si violentes : c’est pour cela qu’ils doivent être associés à la définition des procédures de gestion des crises sanitaires.
Par ce courrier, nous vous demandons de faire toute la lumière quant au déroulement des faits survenus le mercredi 12 novembre.
Plus largement, il nous semble nécessaire d’ouvrir rapidement la vaccination à l’ensemble du territoire pour espérer endiguer la maladie.
Nous demandons également la tenue d’une réunion exceptionnelle du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale afin d’apaiser la situation sur le territoire.
Dans l’attente de votre retour, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre haute considération.
Mathilde Hignet Manon Meunier Aurélie Trouvé
Députée de la 4e circonscription Députée de la 3e circonscription Députée de la 9ème circonscription
d’Ille et Vilaine de la Haute-Vienne de la Seine-Saint-Denis