Vendredi 7 novembre et samedi 8 novembre 2025, avec mes collègues députés Jean Claude Raux et Paul Molac, nous avons organisé deux réunions d’informations à Carentoir (56) et Erbray (44) ouvertes aux élus locaux concernés par les demandes de permis d’exploration minières TARANIS, BELENOS et EPONA, aux syndicats agricoles et forestiers du territoire, à des associations agrées de protection de l’environnement et aux collectifs de citoyens mobilisés contre les 3 permis miniers en question.
Cette réunion avait pour but de prévenir les élus et la population sur les dangers futurs encourus par les projets d’exploration minière que souhaite déployer la société Breizh Ressources. Au cours de cette réunion, intervenaient Monsieur Julien SYREN, Vice-Président de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD), un représentant de l’Association Toxicologie Chimie (ATC), et Maitre Hermine BARON, spécialiste des problèmes miniers et associée du cabinet TTLA, cabinet spécialisé dans la défense des victimes de catastrophes industrielles, sanitaires et environnementales.
Après avoir été alertés par des citoyens en rapport avec la CRIIRAD sur les dangers encourus par l’exploration et l’exploitation minière, les trois députés ont décidé de faire appel à ces experts afin que les informations puissent être communiquées largement.
Ces derniers mois, les risques potentiels générés par une activité minière ont pu être discutés et documentés par les associations de protection de l’environnement et les collectifs citoyens. Ces deux réunions permettaient d’apporter un éclairage nouveau sur le plan de la radioactivité et de la toxicité chimique.
Premièrement, la présence importante du gaz RADON sur les trois secteurs des permis n’a pas été prise en compte jusqu’à ce jour alors que les villes concernées se trouvent en zone 3 (zone maximale). Cela signifie de fait que le sous-sol concerné contient des minéraux reconnus comme radioactifs. Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle, issu de la désintégration de l’uranium et du radium présents dans la croûte terrestre. Or le sous-sol breton composé de granit et de certains grès en contient davantage. Par ailleurs des substances visées par les permis d’exploration sont connues pour être associées à une radioactivité élevée. En cas d’exploitation minière, le territoire se retrouverait ainsi confronté à une accumulation de la radioactivité, susceptible d’entrainer une exposition des personnes travaillant dans les mines mais également des populations locales.
Deuxièmement, l’exploration et l’exploitation minière présentent un certain nombre de dangers toxico-chimiques. Dès le stade de l’exploration, les forages nécessitent l’utilisation de fluides chimiques de fracturation. Lors de la phase d’exploitation, àl’issue de son extraction puis son broyage en concassages successifs, le minerai subira plusieurs phases de traitement chimique visant à extraire les substances métallifères recherchées. Ces traitements nécessitent l’utilisation de produits chimiques, tels que le cyanure de sodium, le nitrate de plomb ou l’acide sulfurique. ris séparément, ces produits présentent une toxicité aigüe pour la santé et pour l’environnement. Toxicité qui peut se renforcer lorsque les produits sont mélangés (effet cocktail).
Enfin, ces techniques de broyage et de traitements chimiques multiples engendrent des quantités considérables de déchets qui pourront être stockés sous forme de terrils ou de parcs à résidus. Lorsque les résidus miniers sont exposés à l’air et à l’eau, une réaction d’oxydation peut alors provoquer un drainage minier acide, c’est-à-dire la libération d’acide sulfurique et de métaux lourds dans l’environnement immédiat, notamment dans l’eau par ruissellement et infiltration.
A moyen terme la radioactivité et la toxicité chimique auront des incidences sur la santé des populations locales, la faune et la flore, l’agriculture et l’élevage. A long terme ce sont deux impacts irréversibles pour le territoire.
La présence de Maître Hermine BARON au cours de ces réunions avait pour but d’informer les acteurs locaux sur les incidences juridiques de cette situation.






