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Mardi 4 février 2025, nous avons auditionné le Directeur Général de Renault, Mr Luca De Meo, en commission des Affaires économiques. Avec les députés locaux, nous l’avons interpellé sur la situation de la Fonderie de Bretagne et la sauvegarde de 310 emplois dans le Morbihan.

Face à nos questions précises et documentées notamment grâce à une note préparatoire du directeur général de la Fonderie, Monsieur Jérôme Dupont, monsieur De Meo a multiplié les contre-vérités et remarques méprisantes envers les salariés. Une grande partie d’entre eux étaient à l’Assemblée Nationale pour l’écouter.

Le Directeur Général de Renault justifie les difficultés de la Fonderie de Bretagne par la transition écologique et le passage du marché à l’électrique : or les portes fusées et boîtiers différentiels produits à la Fonderie sont aussi utilisés sur les véhicules électriques. Il a expliqué que les engagements de Renault ont toujours été tenus depuis 2022. La veille du passage au tribunal de commerce de la Fonderie de Bretagne, Renault a dénoncé le contrat MSA signé avec Calista en 2022 qui l’engageait sur de la marge brute. C’est pour cette raison que le repreneur potentiel, Private Assets, s’est retiré.

Luca De Meo dit que la Fonderie ne trouve pas de clients : une équipe commerciale créée en 2023 a déjà conquis 8 nouveaux clients dans des secteurs comme le ferroviaire, l’énergie et la défense. Il dénonce le mauvais management et les erreurs stratégiques prises ces dernières années : si l’ancien directeur du site Jean-Luc Bois était si mauvais, il n’aurait pas été nommé directeur de l’usine Renault du Mans.

Enfin, Luca De Meo se défend de l’impact social de la fermeture de la Fonderie en proposant de trouver des emplois équivalents aux Fondeurs au sein du groupe Renault. Il n’existe pas d’usine Renault à moins de 500 kilomètres de Caudan. Demander à un salarié breton de quitter son territoire ou sa famille n’est pas envisageable.

La direction et les salariés demandent 2 ans de visibilité sur les commandes Renault pour pouvoir mener à bien la diversification en cours et maintenir l’usine et les emplois dans le Morbihan. Des générations de salariés ont acquis des compétences depuis 60 ans sur ce site, celles-ci seront indispensables pour garantir notre souveraineté industrielle.

110 millions d’euros ont été investis sur le site depuis 20 ans, et la direction a engagé une démarche écologique ambitieuse avec un projet de parc photovoltaïque et une réduction de 30% de son intensité énergétique prévue d’ici 2029. La Fonderie de Bretagne est un site d’avenir.

A l’issue de cette audition, nous avons écrit au ministre de l’industrie, Marc Ferracci, pour mobiliser l’ensemble des leviers à sa disposition afin d’assurer cet avenir à la Fonderie de Bretagne, et de se rendre sur place pour constater la richesse du lieu, de ses machines, et se rendre compte du gâchis que représenterait cette fermeture.